Kruger : visite à Animal Kingdom

Même après les 3 jours inoubliables passés à Arathusa, nous souhaitions passer encore plus de temps dans les réserves sauvages. Alors quoi de plus naturel que de nous enfoncer dans le célèbre parc Kruger, l’un des plus grands et plus anciens parcs naturels d’Afrique ? En fait, nous avons même modifié nos plans à la dernière minute pour ajouter une quatrième nuit dans le parc aux 3 déjà prévues. Et pas n’importe quelle nuit : Célia fêtera ses 30 ans au milieu des lions et des éléphants !

Mais avant d’aller plus loin, quelques présentations : Kruger National Park, c’est une superficie équivalente à celle de la Belgique, 12 000 éléphants, 3 000 lions, 10 000 rhinocéros, 27 000 buffles, des miliers d’autres espèces, et des centaines de kilomètres de route limitées à 50km/h.

Bien sûr, nous n’aurons pas le temps de tout visiter. Nous choisissons de nous concentrer sur la partie Sud du parc, plus accessible et plus riche en animaux. En entrant dans le parc, après la désormais classique fouille du coffre à la recherche d’armes, nous décidons d’aller directement vers notre campement… sauf que c’est plus facile à dire qu’à faire ! Il est impossible de ne pas s’arrêter en route. A peine quelques kilomètres après l’entrée du parc, nous en sommes déjà à stopper toutes les 2 minutes pour observer phacochères, gnous, grandes étendues désertes, autruches, girafes, et un gros rhino endormi.

Un peu plus loin, c’est un troupeau… de voitures qui nous attend sur la route. De nombreux touristes se sont arrêtés à proximité d’un étang. Nous nous arrêtons aussi pour voir hippopotames et faucons autour de la mare mais l’attention des curieux se porte un peu plus loin puisqu’un lion est en train de manger une gazelle. Il lui arrache une patte, la laisse de coté, et emmène le reste du corps un peu plus loin. Derrière lui, les vautours attendent leur tour. A peine a-t’il fait quelques mètres qu’ils se précipitent sur la jambe. Mais un autre lion arrive et chasse les oiseaux pour aller se faire à son tour une bonne tranche de jambon d’impala. Le spectacle est digne d’un documentaire sur France 5.

C’est pas tout ça, mais nous avons dû parcourir à peine 30 km en 1h30. Nous ne perdons pas de vue notre but : arriver au camp avant l’heure de fermeture des portes. Il est donc temps de laisser les lions à leur pique nique, de se frayer un chemin dans le troupeau de voitures et de poursuivre notre route.

Bien sûr nous allons nous arrêter encore de nombreuses fois car le paysage est magnifique et il n’y a finalement pas tant de monde que ça.

Parmi la vingtaine de camps qui parsèment le parc, nous avons choisi Olifants comme base. Le campement est situé plus au Nord du Kruger dans une région un peu plus calme, car moins dense en végétation et en animaux. Mais le site possède un atout unique dans le parc : il est situé tout en haut d’une colline qui surplombe la rivière. Le point de vue est magnifique : le matin, nous prenons le petit déjeuner avec en contrebas, éléphants, girafes et hippos qui vont et viennent. Le soir, à l’instant précis où le soleil se couche, des milliers de chauves souris s’envolent pour aller chasser.

Les rangers du camp proposent de nombreuses activités, et au cours du séjour, nous avons testé:

3h de marche dans la nature

Rendez-vous à 4h du matin pour partir avec 2 rangers à la découverte des animaux. Après voir parcouru des centaines de kilomètres en voiture à travers les réserves, nous avons choisi de chausser les crampons et d’aller nous aventurer loin des routes, directement au milieu de la savane. Ce genre de balade n’a pas pour but de voir toujours plus d’animaux : dès que nous sommes repérés, ils fuient. Mais c’est en fait l’occasion d’en apprendre plus sur le mode de vie des animaux.

Nous réussissons cependant à observer (de loin) des gazelles, des girafes, et un éléphanteau et sa mère. Nous ne les voyons pas bien car il y a des broussailles, nous ne faisons pas de bruit et prenons soin de marcher face au vent pour qu’ils ne nous sentent pas. Nous ne pouvons bien sûr pas les approcher davantage et continuons notre chemin. Les rangers nous permettent par contre de découvrir les petites choses de la nature : nids d’araignées, traces, squelettes, et aussi des cacas de toute tailles, formes et couleurs, qui en disent long sur leurs leurs propriétaires ;). Cerise sur le gâteau, le paysage est toujours aussi beau et reposant.

La sortie nocturne

Nous sommes dans une espèce de Jeep pouvant accueillir 30 personnes. Micka et 2 autres personnes vont se faire attribuer des lampes et ceux sont eux qui vont chercher les animaux nocturnes. Cette fois, nous laissons autant que possible les antilopes de côté et durant 2h nous ne savons pas ce que nous cherchons mais nous cherchons : c’est un peu comme jouer à « où est Charlie » : on crie dès qu’on aperçoit quelque chose qui bouge ou des yeux qui brillent au bord de la route. Et ça paye : nous découvrons un drôle de rongeur, le kangourou d’Afrique qui se déplace très rapidement en sautillant, plein de lièvres, et nous voyons un fourmilier…. mais tout va très vite et à peine l’avons nous aperçu qu’il se volatilise dans le noir.

La ballade au bord de la rivière

Un ranger nous emmène, rien que tous les deux, pour aller voir les animaux au bord de la rivière Olifants. Sur l’autre rive, nous observons un crocodile et quelques hippopotames qui se prélassent. Nous ne verrons pas d’autres animaux mais nous profitons du paysage magnifique et continuons à en apprendre beaucoup sur les animaux et leur mode de vie.

Pour le reste de ces 3 jours, nous parcourons l’immense parc de long en large. Les animaux se font rares au Nord, alors pour l’anniversaire de Célia, nous décidons de repartir voir le lac à hippopotames du 1er jour. Quelle bonne idée ! Autour du lac, c’est l’effervescence, on se croirait un jour de marché : des impalas, deux crocodiles, une petite famille d’éléphants, une bonne dizaine d’hippos et un aigle à tête blanche qui vient se poser sur un tronc au milieu de l’eau. C’est à ce moment que 3 ou 4 lions viennent tranquillement s’approcher, et sont rapidement rejoints par le reste du groupe, pour débarquer à 14 au final. En quelques minutes, un périmètre de sécurité s’est formé autour d’eux. Les impalas ont reculé de quelques centaines de mètres, les hippos ont migré sur la rive opposée, et les éléphants sont repartis. Les lions, eux, se sont installés et roupillent au soleil sans le moindre remords. Ca n’a visiblement pas plu à la troupe de babouins qui est arrivée derrière nous en criant après le gang de lions venus occuper leur territoire. Un vrai spectacle et le temps passe sans qu’on s’en rende compte.

Le soir, Micka prépare un gâteau d’anniversaire improvisé sur la terrasse du bungalow, à base de pommes, de chocolat, de petits biscuits et de bougies anti-moustiques à la citronnelle. C’est un peu rustique, le chocolat est un peu trop cuit, et le vent souffle les bougies, mais c’est plutôt inoubliable comme anniversaire, non ? 🙂

Les 3 jours sont passés, il est déjà temps de repartir. Sur la route qui nous ramène à l’entrée de Kruger, comme à notre habitude nous ouvrons grand les yeux et regardons autour de nous. Cela nous permet de rencontrer une espèce de mangouste. on dirait des nounours miniatures, ils sont amusants à regarder. Il y a toujours un guetteur et si il n’y a pas de danger, c’est un par un qu’ils vont traverser la route ! Plus loin, c’est un troupeau d’antilopes qui va croiser notre chemin, mais il y a quelque chose qui cloche : ils ne nous laissent pas passer. Ils continuent leur chemin doucement mais surement alors que normalement ils se seraient écarté à notre approche. Le troupeau passe. Nous voyons 2/3 babouins et gnous partir dans la même direction. C’est louche, il doit y avoir un prédateur. Nous dépassons le troupeau, ouvrons l’œil et nous voyons une hyène, mais elle est allongée à découvert. Ce n’est pas notre chasseur. C’est quand elle lève la tête et regarde dans les fourrés que nous comprenons : à quelques mètres, un léopard la toise. La hyène se lève, part puis avance mine de rien en direction du léopard qui réagit en hissant. Les deux animaux s’éloignent mutuellement, de toute façon le gibier est déjà loin. Le spectacle s’est déroulé en à peine quelques minutes, juste pour nous. D’autres voitures s’arrêtent et cherchent, mais c’est trop tard pour eux, nous ne retrouverons pas le léopard.

Finalement, car ce n’est jamais vraiment fini : à quelques kilomètres de la sortie, nous tombons sur des bébés autruches avec leurs parents sur le bord de la route. Superbe !

Nous sommes heureux d’avoir pu vivre une aventure comme celle-ci ! Nous nous sommes sentis comme de simples invités de passage dans un monde qui n’est pas le notre, mais celui de milliers d’animaux qui ont leurs propres règles, leur propre organisation. Cela nous permet de mieux comprendre la nature et les animaux. Mais surtout de faire une pause et se rendre compte que la vie est vraiment formidable.