Arathusa – Lodge de rêve dans la réserve de Sabi Sand

Sabi Sands private reserve, Afrique du Sud – mardi 28 octobre 2014

Arathusa, c’est un peu le point culminant de notre voyage de noce ! Nous allons passer 3 jours dans ce lodge, situé dans une réserve privée adjacente au célèbre parc Kruger. Cette réserve, Sabi Sands, est composée d’une vingtaine de lodges plutôt luxueux, où tout est compris : excursions en 4×4, repas et animations. La réserve est bien gérée et n’intervient pas sur les animaux, qui sont libres de se déplacer où bon leur semble entre Sabi et Kruger. Il n’y a aucune clôture, même pas autour des lodges !

Nous avons choisi Arathusa notamment pour son emplacement au bord d’un étang où vit une famille d’hippopotames. En arrivant, nous sommes tout de suite dans l’ambiance : notre joli bungalow a vue sur l’étang, et le repas du midi au bord de l’eau n’attend plus que nous, sous le regard des hippos qui sortent la tête de l’eau et font beaucoup de bruit. Texte de l'article ici.

Pendant le repas, nous rencontrons les autres touristes qui constitueront notre petit groupe, ainsi que le ranger et le tracker qui nous accompagneront pendant toutes les sorties. L’emploi du temps à Arathusa est bien réglé :

5h00 : réveil par téléphone. On avale vite fait une boisson et un petit gâteau, et c’est parti pour 3 heures d’excursion en 4×4 au lever du soleil. On met la doudoune et on n’oublie pas de prendre jumelles et appareil photo.
Vers 6h30, nous descendons de la jeep et faisons une petite pause en pleine brousse pour un thé et des pâtisseries
8h30 : retour au camp, copieux petit déjeuner. On profite de nos quelques heures de tranquillité pour lire, se détendre, faire un tour dans la piscine et observer les hippos
Vers 11h30, marche d’une heure dans la nature pour découvrir les plantes et les traces laissées par les animaux
14h00 : plat du midi, puis temps libre
15h30 : c’est le dessert : quelques gâteaux, des jus de fruits et de la limonade avant de prendre la route
16h00 : départ pour la sortie de l’après midi, c’est reparti pour 3h de jeep dans la nature.
A 18h30, au crépuscule, collation au milieu de la savane. Les 30 dernières minutes de l’excursion se font de nuit pour observer les animaux nocturnes.
19h45 : le dîner est servi chaque soir dans un endroit différent : sur le ponton au bord de l’eau, au milieu d’une étendue d’herbe, dans la boma (sorte de cercle entouré d’une palissade au milieu de la forêt, dans laquelle on organise le braai, le barbecue)

Le programme à l’air dense, mais il nous donne finalement pas mal de temps libre pour se reposer en regardant les hippopotames faire leurs trucs d’hippos dans l’étang (c’est à dire grogner, dormir, entrer dans le lac et sortir du lac). Plongés dans notre livre, nous avons été surpris de voir, en relevant la tête, une troupe de 5 éléphants s’abreuver devant nous.

Ils étaient arrivés sans faire aucun bruit. En repartant, la maman asperge d’eau les petits avec sa trompe. Il y a aussi des énormes poissons-chat dans le lac, des oiseaux colorés partout, quelques gros lézards multicolores et même des petits serpents. Le temps passe vite, et nous sommes impressionnés de tout ce qu’on peut voir sans bouger de notre petite terrasse.

La ballade à pieds du midi permet de partir observer les petites choses de la nature. Le ranger nous emmène autour du lac, fusil à l’épaule. Nous y observons les traces laissées par les grosses et petites bêtes, et en apprenons plus sur la végétation et les habitudes des animaux. Ca complète bien les excursions en jeep, plus spectaculaires mais aussi beaucoup plus agitées.

Les sorties en 4×4 se font dans une grosse jeep sans toit, dans laquelle prennent place 10 personnes, assises bien en hauteur, avec une vision parfaite des alentours. Le ranger est au volant et le tracker est assis à l’avant, sur le capot. Le rôle du tracker est d’observer les alentours pour dénicher les animaux et leurs traces. Le ranger communique en permanence avec les autres véhicules par talkie, et peut ainsi se rendre très rapidement d’un endroit à l’autre si une autre jeep fait une découverte intéressante.

La réserve est constituée de pistes plus ou moins bien tracées, mais le ranger n’hésite pas à couper à travers la brousse, écraser les arbustes, ou franchir les lits de rivière pour s’approcher au plus près des animaux. Ca secoue pas mal, mais ça fait partie du charme de la visite ! Une fois au plus près, nous coupons le moteur et prenons le temps d’observer les animaux. Le ranger nous donne beaucoup d’explications sur les espèces et leur mode de vie, puis nous repartons à la recherche de notre nouvelle proie.

Et on ne voit pas le temps passer : Dès notre première sortie, le ranger sait où il va. Le 4×4 secoue dans tous les sens, on est assez impressionné et on rigole en se cramponnant à notre siège ou celui de devant, tout en se demandant comment on va faire pour tenir 3 heures !

On ne s’arrête pas pour voir les antilopes, il y en a partout ! Après à peine 5 minutes, nous approchons d’un arbre où patientent de nombreux vautours. Notre chauffeur les contourne : ils ne semblent pas être notre cible. En fait, si les vautours sont là, c’est qu’il y a une carcasse à manger. Et si ils ne sont pas en train de la manger, c’est que le prédateur est toujours là.

Mais ça, nous ne le savons pas encore. C’est notre première sortie avec un ranger, et il se garde bien de nous dire quoi que ce soit pour nous laisser la surprise. Nous essayons de prendre des photos des vautours quand une odeur immonde se fait sentir. Nous ne faisons pas la connexion. Mon voisin m’indique que ça sent la mort. Et en effet, sur notre gauche, on distingue la carcasse d’un gnou entre les herbes. Quand je demande au ranger qui est le chasseur, il pointe vers la droite. J’ai eu un mouvement de recul en voyant un lion allongé à même pas 5 mètres. C’est un énorme lion; en y regardant à deux fois il a le ventre tellement plein qu’il ne semble pas pouvoir se relever. Il reste quand même très impressionnant. Belle entrée en matière.

Un peu plus loin, nous rencontrons une meute d’une vingtaine de « Wild dogs » (Lycaons, je crois). Le ranger a l’air encore plus impressionné que nous. Il faut dire qu’il ne reste que 400 de ces animaux dans tout le pays. Ils sont très mobiles, et il est extrêmement rare de les voir.

Quel début ! Et ça ne s’arrête pas : chacune des 6 sorties effectuées a été unique. La plupart extraordinaires, une ou deux un peu moins riches en découvertes. Voici un petit aperçu de ce que nous avons pu observer pendant ces trois jours :

Plusieurs familles d’éléphants,
Un rhinocéros (beaucoup plus rares dans cette région qu’a Hluhluwe)
Des girafes, des zèbres et des centaines d’antilopes de toutes sortes
Des bébés léopards agés de 4 mois, tout seuls puis avec leur mère quelques sorties plus tard

Un chacal et quelques hyènes
Une deuxième meute de Wild Dogs (différente de la première) se reposant à l’ombre. Le ranger était abasourdi, vu la probabilité ridicule de croiser deux meutes en deux jours. Selon lui, nous avons vu 20% de tous les Wild Dogs du pays.
Des oiseaux, notamment de nombreux rapaces
De nuit, quelques caméléons et lièvres
Un léopard en planque, qui rate son coup puis s’en va tranquillement boire dans une flaque à deux mètres de nous
Une meute de lions, lionnes et lionceaux surpris au petit matin en train de prendre leur petit déjeuner sur un buffle fraîchement tué pendant la nuit

Des termitières de plusieurs mètres de haut
36 heures plus tard, la même troupe de lions le ventre plein, au même endroit, avec ce qu’il reste de la carcasse du buffle
Des groupes de dizaines de singes marchant en file indienne
Un troupeau d’une centaine de buffles

Et à la toute fin de la dernière ballade, à 20m du camp, un impala déchiqueté, hissé en haut d’un arbre. Il avait été tué puis stocké là par un léopard qu’on a pu retrouver à proximité

Le plus impressionnant, c’est qu’il n’y a aucune barrière entre nous et ces animaux ; se retrouver sans protection au milieu d’une troupe de 12 lions ou de 100 buffles de 2 tonnes qui vous regardent, ça fait tout drôle !

Il est difficile de décrire tout ce qu’on a vu et vécu pendant ces trois jours. Pouvoir partager les repas et échanger avec les rangers ou les autres visiteurs… voir le lac, se lever aux aurores avec difficulté, mais pour s’assoir dans cette jeep qui nous secoue et nous permet d’aller admirer à la fraîche la nature sous un lever de soleil. Écouter, regarder, se taire et suivre le regard du guide pour tenter d’apercevoir un animal, peut-être un léopard ou un oiseau, continuer son chemin bredouille, sortir les jumelles, avoir froid, avoir chaud, arriver devant une meute de fauves assoupis et poser des questions, regarder, admirer, photographier les animaux qui ne se sentent pas dérangés le moins du monde, regarder les lions en écoutant les anecdotes du ranger et du pisteur, tout en essayant de graver ces moment dans nos mémoires. Descendre se dégourdir les jambes autour d’un thé, d’un jus de fruits et d’une collation à mi-parcours. Ce n’est pas simple d’expliquer ce sentiment d’être tout petit au milieu de cette vie et de cette nature, tout en comprenant que cet équilibre est fragile. Comment expliquer à quel point ça fait bizarre, de voir une lionne la gueule pleine de sang qui passe toute sa tête dans le corps d’un gnou pour aller trouver le morceau de son choix, tirer dessus pour le détacher en faisant bouger tout l’animal….

A chaque fois, c’est la surprise, et on se demande à chaque fois ce qui nous attend au prochain virage. Je crois que les mots nous manquent un peu pour décrire cette expérience incroyable et vraiment magique ! Les photos parleront d’elles-mêmes !