Premier safari à Hluhluwe
Hluhluwe National Park, Afrique du Sud – vendredi 24 octobre 2014
De Cape Town, nous faisons un saut de puce vers l’Est du pays, direction la nature ! Nous atterrissons à Durban mais nous ne nous attardons pas. Nous récupérons la voiture de location, et prenons l’autoroute pour 3h de conduite.
Parlons-en, de la conduite ! Si le trajet commence tranquille sur une 2×2 voies, nous nous retrouvons vite sur une 2×1 voies. Et là, ça se complique : la vitesse est limitée à 120km/h, ce qui fait beaucoup sur une route sans chaussée séparée. Et bien sûr, la moitié des automobilistes (camions compris) veulent rouler à 120-130, l’autre moitié à 70-80.
Pour nous les Français, sur ce type de route, nous sommes plutôt à l’aise vers 90-100 km/h. Du coup, on passe notre temps à doubler et à se faire doubler. Et comment on fait sur une 2×1 voies au trafic très dense ? On utilise la bande d’arrêt d’urgence, pardi ! Le plus lent se déporte dessus pendant que le plus rapide double en essayant de ne pas trop déborder sur la file d’en face, où il se passe la même chose au même moment. A 4 sur une 2 voies à 120km/h, il vaut mieux avoir le compas dans l’oeil.
A cela, on rajoute la conduite à gauche, la voiture bien plus large que notre bonne vieille clio, les gens qui traversent l’autoroute, ceux qui marchent et vendent des fruits sur la bande d’arrêt d’urgence, les minibus qui s’arrêtent pour déposer les passagers et les voitures qui doublent en face sans visibilité… autant dire qu’en prenant la bretelle de sortie après 2h de ce petit manège, on a soufflé un grand coup.
Mais ce n’était pas fini : les autoroutes sont redoutables, mais les routes secondaires sont plutôt du genre sournoises. Ici, on roule comme on peut en slalomant à travers les nids de poule, les bas-cotés effondrés et les animaux qui traversent. Ca demande beaucoup de concentration, mais au moins, pas de sueurs froides.
Ca c’était pour la partie du voyage la plus difficile à appréhender pour nous. Mais revenons à notre destination, qui s’approche à mesure que les villages rétrécissent : le Parc National de Hluhluwe (prononcez Chlou-chlou-wéé), connue pour abriter la plus grande population de rhinocéros du sud de l’Afrique.
C’est la première réserve que nous visitons, et nous ne savons pas trop à quoi nous attendre. La plupart des visiteurs cherchent à rencontrer les « big five » : lion, léopard, éléphant, rhinocéros et buffle. Aurons-nous la chance d’apercevoir ces fameux animaux sauvages, ou est ce que la plupart des visiteurs rentrent bredouilles ?
Il n’a fallu pas très longtemps pour avoir un début de réponse. Deux minutes après avoir passé les contrôles d’entrée, nous apercevons déjà un couple de 2 énoooormes rhinocéros qui broutent paisiblement au bord de la route. Après seulement 2 minutes de safari, voici déjà un des big five !
Et plus nous avançons, et plus nous croisons de rhinos. Certains sont seuls, d’autres en famille, la plupart ne se préoccupent pas de nous, mais il y en a quand même quelques-uns qui nous regardent avec intérêt tout en se plaçant dans l’axe de la voiture. Et là on ne fait pas les malins : un rhino peut retourner une grosse voiture comme une crêpe !
Les petites bêtes font aussi le spectacle : en bord de route, des scarabées font des boules de bouse de rhino et les font rouler vers leurs terriers. Micka les renomme aussitôt les « Roule Caca », et nous passons beaucoup de temps à les regarder lutter pour remonter leurs boulettes en haut de la pente. Au moindre petit obstacle, tout redescend ! Mais le Roule Caca est infatigable et n’abandonne jamais. On pourrait les regarder faire pendant des heures.
Mais le temps passe. Dans les parcs nationaux, il y a 2 règles d’or: respecter les limitations de vitesse, et être rentré au camp avant l’heure de fermeture. Il faut donc anticiper, d’autant plus que les distances sont grandes et les routes en mauvais état. Nous partons donc vers Hilltop Camp en essayant de ne pas trop nous arrêter, mais il y a mille raisons de stopper la voiture : les animaux bien sûr, mais aussi la végétation, les paysages, le silence et le calme. On aurait envie de prendre son temps et d’aller faire une petite marge au milieu des arbres… Mais bien sûr, interdiction absolue de sortir de la voiture, sous peine d’être dévoré / écrasé / ratatiné / piétiné / étripé : nous sommes en terrain hostile. Des félins peuvent sortir de nulle part, des éléphants et rhinocéros peuvent charger subitement si ils se sentent menacés. A coté, les gros nounours de Shendadoah sont plutôt cools 😉
Nous admirons donc ce magnifique paysage et ces animaux qui y vivent en liberté ! Cela n’a rien à voir avec un zoo. Les animaux sont constamment en mouvement, ils mangent de l’herbe, regardent autour d’eux, interagissent, font du bruit ou partent en courant. On ne se lasse pas de les observer. Nous croisons des impalas, des sortes de petits chevreuils aussi nombreux que peureux. Il y a aussi les Nyalas et les Waterbucks (les mêmes en plus grands), les troupeaux de Wildebeest (des gnous), et d’autres cousins à eux.
Nous roulons à fond la caisse (soit à peu près 30km/h) et finissons par arriver au camp. Juste avant d’arriver à la grille, nous voyons pour la première fois un éléphant en train de manger au bord de la route. Il est immense ! Très impressionnant et beau ! Une bonne façon de finir cette première journée au milieu des animaux !
Le lodge est top. C’est un petit village, composé de bungalows d’un restaurant, d’une petite boutique et d’une station service, le tout encerclé de barbelés plus ou moins solides. Ici, ce sont les humains qui sont en cage, et même dans le camp il faut rester vigilant. Nous sommes au sommet d’une colline, et nous avons la vue sur la vallée depuis le balcon de notre cabane. Au loin, un troupeau de buffles broute dans le soleil couchant.
Le repas du soir, pris au restaurant, est servi sous la forme d’un barbecue typique d’Afrique du Sud : le Braai. Il se compose de viande grillée et légumes cuits dans des poëlons sur le feu. Délicieux !
Le lendemain, Micka se lève à 4h30 pour assister au lever du soleil. Après un petit dej’ vite avalé, direction la voiture pour une nouvelle journée à sillonner les pistes et les routes défoncées du parc. Nous passerons pas loin de 12h à conduire à vitesse réduite, avec seulement quelques rares sorties dans les endroits autorisés. Mais nous n’avons pas vu le temps passer !
En prenant une piste, nous entr’apercevrons une girafe l’espace d’un instant. Un peu plus loin, nous attendrons dans une hutte au bord d’un bassin sans eau dans l’espoir d’apercevoir un animal, en vain 🙂
Puis, petit à petit, à force de persévérer, nous croisons dans le désordre : des phacochères en train de fouiller la terre ou boire de l’eau ; des petit singes et des oiseaux colorés ; un oiseau qui fait un bruit tellement bizarre qu’on croirait à une sonnerie de mobile ; un groupe de zèbres ; un rhinocéros s’approchant un peu trop de nous (on ne s’est pas attardés). Grâce à une voiture de rangers arrêtée devant nous, nous verrons aussi un aigle dans son nid et enfin, clou du spectacle, un groupe d’une quinzaine de girafes croisera notre route sur le chemin du retour. Nous terminerons la journée par un petit spectacle de chants et de danses très sympa, réalisés par les serveurs et les cuisiniers du lodge. Encore une journée magique !
Nous avons vraiment adoré cette première expérience de safari. Nous avons été frappés par ce sentiment d’être seuls au milieu de tous ces animaux, dans leur milieu naturel. D’être chez eux !
Nous avons fait toute la visite par nous-même, mais cela nous a aussi donné aussi envie de tester les parcours organisés par les rangers en jeep : de nombreux chemins sont impraticables avec notre voiture, nous pourrions aussi bénéficier des conseils des guides et voir les animaux sans vitre entre eux et nous. Pour le moment nous vérifions qu’il n’y ait pas de félin à proximité ou que les animaux ne soient pas trop proches avant de baisser la fenêtre.
Voilà pour ces 2 jours à Hwlulhlwuhwlwuleeewhee, puisqu’il est temps de reprendre la route vers notre prochaine destination 🙂
Et on met à jour la liste des animaux vus ! (en gras, ceux vus à Hluhluwe) :
- Rhinocéros blancs
- Buffles
- Eléphants
- Girafes
- Zèbres
- Singes Vervet
- Scarabées roule-caca
- Impalas, Duickers, Kudus, Nyalas, Waterbucks et leurs cousins antilopes
- Wildebeests (gnous)
- Aigle
- Phacochères
- L’oiseau qui fait « pop »
- Encore plus d’oiseaux colorés
- Mini-marmottes rigolotes
- Lézards de toutes les couleurs
- Plein d’oiseaux marins
- Phoques
- Manchots
- Babouins
- Autruches
- Dauphins
- Baleines