A travers les paysages de l'Ouest

États-Unismercredi 5 juin 2013

En quittant Mésa Verde, nous nous arrêtons dans un "Trading Post" conseillé par notre hôte. Un Trading Post, c'est un magasin où les indiens viennent vendre leurs produits artisanaux, et peuvent aussi y acheter des matières premières : perles, fils, rubans... on y trouve de tout, notamment des bijoux, poteries, flèches, selles de cheval, tapis, poupées, statuettes ou répliques d'objets de cérémonie. Il y a même un petit musée privé qui présente des tapis historiques.

En reprenant la route, nous retrouvons rapidement le paysage semi-désertique que nous avions laissé en arrivant au Colorado. Le programme de la journée est simple : faire de la route. Mais nous allons quand même nous arrêter en chemin, pour quelques petites visites !

Le premier arrêt est au Four Corners Monument, qui marque le seul endroit aux Etats-Unis où on peut se tenir sur 4 états à la fois : Arizona, Utah, Colorado et New Mexico. Le monument ressemble à une place au milieu du désert, flanquée de drapeaux et entourée de stands d'artisanat indien. Au milieu de la place, un marqueur indique la position de la frontière entre états. C'est un peu kitsch, mais ça ne nous empèche pas de prendre notre photo comme tout le monde :)

Et c'est reparti pour quelques heures de route à travers le désert. La route est longue, mais le paysage est plutôt sympa : grandes perspectives, roches roses et rouges, tourbillons de poussière et petites villes perdues (mais toujours avec une station service et un vieux motel). On est vraiment dans le cliché de l'Ouest américain.

Et puis petit à petit, des formes familières se dessinent au loin. Ca fait bizzarre de reconnaître des rochers qu'on a jamais vus en vrai. Monument Valley, c'est l'image qu'on a tous en tête quand on parle de western ou de Lucky Luke. Trois grands blocs de pierre rouge, qui s'élèvent au milieu du désert, avec le soleil couchant, le coyote qui hurle, tout ca.

Plusieurs choses à propos de Monument Valley :

    - Il y a plus que ces 3 rochers, il y en a beaucoup plus, même. C'est une vallée entière sculptée par l'érosion, avec des centaines de monolithes éparpillés. - Le site est tenu par les indiens et l'accès au coeur de la vallée est cher. Mais on profite déjà beaucoup du paysage depuis la route principale. - Même sans les coyotes, le soleil couchant et l'entrée sur le site, c'est quand même très beau.

Allez, c'est pas tout, mais on a encore de la route. Direction la ville de Page, avec ses 2500 habitants, son barrage, sa centrale à charbon et ses 15 motels. Pour info, la ville a été seulement fondée en 1957, ça fait relativiser, hein ? Pour beaucoup d'américains, Page est connue pour le Lake Powell, long de 300km. Mais pour les amateurs de photo du monde entier, c'est plutôt Antelope Canyon qui attire les foules.

Le lendemain, après un repos bien mérité, nous nous réveillons en décalé car le fuseau horaire a encore changé et partons à la découverte du fameux canyon. Antelope est un "slot canyon", un ravin très étroit creusé par l'eau dans la roche tendre. Le site est aussi tenu par les indiens et est divisé en deux, le upper canyon et le lower canyon.

Le upper est plus touristique et le lower un peu plus acrobatique, alors nous avons vite fait notre choix : ca sera le calme et les acrobaties. Après avoir payé -cher- l'entrée, notre guide indien nous emmène à l'entrée de ce qui ressemble vagument à un creux de 40cm entre 2 rochers. Banal. Mais en y mettant le pied, on voit vite que ca descend en pente, jusqu'à une echelle. Nous nous retrouvons vite à 3 mètres de profondeur, dans un couloir tortueux de 60cm de large.

Et là c'est incroyable : les parois sont tout en courbes et en arêtes, la lumière du soleil arrive difficilement jusqu'à nos pieds mais rebondit sur les roches en produisant une lumière orangée. Et en plus il fait frais.

Ce qui est encore plus incroyable avec Antelope Canyon, c'est qu'il est totalement impossible d'y rater une photo. En fait, l'appareil capte mieux les différences de couleur et de contraste que l'oeil nu ; on obtient des formes, des teintes et des couleurs dignes des photos du National Geographic. Même en fermant les yeux, même en prenant la photo avec un Blackberry. Enfin, on appréciera ou pas, mais le guide joue le jeu à fond. Il nous indique où nous placer pour avoir les meilleurs clichés, nous prend en photo et lance du sable en l'air pour mettre en valeur les rayons du soleil.

Le canyon descend en pente douce, avec quelques marches de temps en temps. Nous y passons une petite heure, prenons des miliards de photos et finissons par ressortir par une longue échelle. Rien de très acrobatique, finalement. Le plus dur est le retour vers notre point de départ, à l'air libre : il fait 44°C.

C'est l'heure de quitter Page, en faisant un dernier détour par un autre spot "National Geographic" : Horseshoe Bend. A cet endroit, le Colorado fait une boucle de trois-quarts de tour, enfoncé dans son canyon. Le fleuve est vert, le canyon est rouge, c'est très photogénique, mais la marche dans le sable est pénible. Il fait vraiment trop chaud, on doit consommer quelque chose comme 1 litre d'eau aux 100m.

Direction l'Utah, la clim' à fond, où nous devrions retrouver des températures plus supportables et de nouvelles merveilles naturelles !