Shenandoah
États-Unis – vendredi 12 juillet 2013
Après avoir visité Seattle et ses musées, Chicago et ses musées, Washington et ses dizaines de musées, Philadelphie et ses milliards de musées, nous devions repartir vers le sud et visiter des villes comme Fredrichsburg ou Charlottesville,... connues pour leurs musées sur la guerre de sécession et l'histoire américaine. Mais comme on est en vacances et qu'on fait s'qu'on veut, on a décidé de changer les plans et de repartir dans la nature. A Shenandoah National Park, plus précisément.Le parc, situé à 2h de routes de Washington, est connu pour sa route panoramique, ses belles forêts et ses sentiers de randonnée faciles. Bref, c'est parfait ! Nous y passerons 2 nuits dans un petit lodge au milieu des bois.
Nous entrons donc dans le parc et nous apprêtons à en avoir plein la vue sur la route aux 74 points de vue panoramique mais.... Il pleut, il y a du brouillard, nous sommes dans un temps d'automne et ne voyons pas à 5 mètres, il fait froid. Nous tentons quand même notre chance à quelques reprises pour admirer les points de vue, qui nous offrent une vue magnifique de l'intérieur des nuages. C'est sympa, mais il faut aimer le blanc.
Nous allons tout de même écouter un ranger nous parler des ours puis nous nous dirigeons vers notre gîte.
Did you know ? Alors les ours de Yosemite ont appris à ouvrir les voitures comme des boîtes de conserve pour y voler de la nourriture. Ceux de Shenandoah pas encore car il y a moins de touristes et donc moins de tentations. Il est donc important de ne pas laisser de nourriture dans la voiture pour qu'il ne fassent pas le rapprochement (et aussi de ne pas laisser les ours de Yosemite échanger des tuyaux avec leurs potes de Shenandoah).
Nous arrivons dans notre cabane : la chambre est tout en bois avec un patio et une cheminée. N'ayant pas grand chose à faire, et vu la météo toujours aussi maussade, Célia part à la recherche de ce qu'il faut pour allumer un feu et se lance (contre l'avis de Micka) dans l'allumage du feu de cheminée. Le feu sent fort, il prend du temps pour s'allumer, dégage plein de fumée, ne réchauffe pas la pièce, mais il est très joli et Célia est très contente de l'avoir allumé (presque) seule.
Le reste de la journée, nous nous reposons et profitons du copieux restaurant du lodge.
Le lendemain, le ciel est dégagé et nous partons pour un journée de promenades. Nous commençons avec un ranger qui nous emmène à travers la forêt pour mieux comprendre la nature et découvrir l'écosystème. La rando se termine sur un beau point de vue sur la vallée, et nous repartons pour une nouvelle randonnée longeant une rivière. Le parc est connu pour abriter une grande population d'ours, alors nous restons à l'affût au cas où. Mais c'est surtout d'autres touristes qui croisent notre chemin. Les cascades sont belles et assez larges, nous nous prenons plein de photos !
Sur le retour, nous croisons un petit attroupement, et comprenons vite pourquoi : un ourson un peu curieux nous regarde du haut d'un rocher, à 2 mètres juste au dessus de nos têtes. C'est mignon, mais nous savons que la mère ne doit pas être loin, alors nous ne nous attardons pas trop.
Le reste de la journée passe vite, nous allons voir quelques points de vue, regardons des biches qui sont proche du lodge, et profitons de notre cabane, de la cheminée, et du lobby de l'hôtel où nous pouvons faire des jeux et écouter un habitué des lieux venu faire de la musique, qui reprend quelques classiques comme les Beatles.
Notre dernier jour dans la nature commencera par un énorme petit déjeuner avec des gaufres, puis par une ballade vers une autre cascade, histoire d'éliminer les gaufres :). Il y a un peu moins de monde et la cascade est très jolie.
Sur le retour, nous discutons en remontant tranquillement. Comme à son habitude, Célia scrute les environs à la recherche d'ours, qui montrerait sa tête au loin. Quand on relève les yeux en forêt, la plupart du temps, on observe un paysage d'arbres distants chacun de 3/4 mètres. Mais là, outre les arbres, il y a un énorme ours adulte tout noir, visiblement un peu surpris, qui nous observe avec intérêt.
Je m'arrête net et préviens Micka, qui ne l'avait pas vu : "oh, il y a un ours". Vu le ton plutôt calme employé, Micka pensait que l'ours était assez loin. Il tourne la tête et s'arrête net, ne pensant pas voir un énorme tas de poils qui nous fixe à 10 mètres sans bouger... Bon bon bon, pas de panique. Rapidement les conseils lus et relus repassent dans nos têtes : 1 - ne pas courir, sinon s'est cuit. 2 - ne pas se trouver entre la mère et les enfants, sinon c'est archi-cuit. 3 - faire du bruit, agiter les bras, être menaçant, puis s'éloigner lentement. 4 - Si l'ours attaque, rendre les coups (et autant dire que c'est cuit aussi)
Points 1 et 2 : check. Micka met en application le numéro 3, en agitant les bras et disant bien fort "bon, ben on va y aller hein". Nous reprenons notre marche, parlons fort, tapons dans les main et l'ours tourne la tête et reprend son chemin. Heureusement, nous nous sommes arrêtés au point 3.
Une fois l'ours parti nous nous autorisons à respirer, rigoler, nous repasser le film... Car oui, nous avons eu des sensations fortes en étant complètement seul l'espace d'un instant en face de cet ours véritablement immense. Nous n'avons pas de photo de ce moment, juste un cliché flou d'une paire de fesses poilues qui s'éloignent, car ce n'était pas vraiment la priorité sur le coup. Mais ce ne sera pas nécessaire. Je me rappellerai toujours de ce visage et de ce corps à quatre pattes.
Nous repartons et la journée, bien que très belle avec de beaux panoramiques nous paraîtra relativement fade par rapport à cette rencontre.
La fin de la journée approche et nous quittons le parc, ravis par ce retour à la nature et au calme et poursuivons vers notre dernière étape du voyage.